Le document comme une conclusion

Nous ne pensons pas  suffisamment le parcours de l’usager dans l’élaboration de nos services en ligne. Nous imaginons ce parcours à partir du documents que cet usager est censé chercher. Cette approche montre toutes ces limites notamment lorsque cette recherche se fait de manière empirique. D’où les efforts que nous avons encore à fournir pour améliorer les interfaces de recherche et de résultats. Les recommandations automatiques ou encore les résultats à facette commencent à apparaitre sur les catalogues en ligne – je dis bien commence ….. nous devons proposer autre chose que le document indisponible. Une sorte de « bruit raisonné »

Je pense que nous aurions aussi intérêt à proposer des parcours prenant en compte  une simple envie de surfer sur notre catalogue sans avoir une idée précise en tête. Ce que nous faisons tous sur le web. La fameuse sérendipité. Dans ce cas, le document n’est plus la porte d’entrée à notre catalogue mais la conclusion du parcours de l’usager.

Une géolocalisation thématique du catalogue ou encore la mise en place d’une timeline permettent ces parcours sans passer par le champs Rechercher. Surfer au hasard d’un carte et tomber sur un livre de cuisine malgache ou un beau livre de photos sur la Patagonie. Susciter la surprise et révéler que nos catalogues sont bourrés de pépites. Accepter tout simplement l’idée que  certains de nos usagers – potentiels ? – ne  veuillent pas chercher dans le catalogue mais se laisser aller à leur intuition. Un vrai butinage numérique !
Nous proposons déjà sur nos portails des coups de cœur, des bibliographies. Seulement les formats proposés sont très linéaires et souvent la version numérique d’un document papier peu digeste à l’écran. Au final nous ne sollicitons que très peu la curiosité. Une présentation des nouveautés par coverflow par exemple et dés la page d’accueil du portail est un formidable « outil  déclencheur de curiosité ». Regarder ce que propose l’université de Villanova.   En l’utilisant j’ai retrouvé le plaisir que j’avais chez mon disquaire à flasher sur le design de la  pochette d’un vinyle, avant même de savoir de quel artiste il s’agissait. Nous pouvons le faire sur itunes, pourquoi pas sur le portail de ma bibliothèque ? la mise en scène numérique de nos collections est l’une des clés de l’efficacité et du succès des services en ligne de nos bibliothèques.

Géolocalisons nos collections !

Il y a des minutes précieuses. Celles passées à Brest en compagnie de Loïc Hay le furent sans aucun doute. En quelques clics passionnés et passionnant il m’a fait une démonstration de quelques services en ligne permettant de géolocaliser automatiquement une base de données. Le zybride que je suis a immédiatement percuté sur l’un d’eux : batchgeocode.com. Démonstration.

Le point de départ est une table de données sur une feuille de calcul. J’effectue donc une exportation de notices à partir de mon SIGB – opsys – vers une feuille de calcul. L’important étant de récupérer des notices ayant des infos géolocalisables. Faut donc jouer avec les mots matières.

Celle ci à l’écran Il est nécessaire de la reprendre afin d’éliminer le bruit et de veiller à ce que les entrées géographiques – ici, les mots matières -soient bien géolocalisable. La région « Bretagne » ne fonctionne pas, le département du Finistère, oui. En bref batchgéocode géolocalise sans trop de soucis, les villes, les départements, les pays et les continents.
Ce formatage terminé, j’ai donc une table de notice avec le titre, l’auteur, l’édition, le résumé, la cote et les mots matières géolocalisables. Voir l’exemple ici.

Direction batchgeocode.com. Pas besoin de se logger, le service est totalement ouvert ! But in english.

Copiez la base de données figurant sur votre feuille de calcul et collez la dans la zone texte prévu à cet effet sur la page batchgeocode.

Puis cliquez sur « Validate Source » pour vérifier que le format de la table est exploitable. Si c’est le cas, le nombres de lignes et de colonnes doivent correspondre à votre table source.

L’étape suivante est importante. Il faut sélectionner les colonnes qui détermineront à la fois les infos géolacalisables sur la carte et celles qui figureront sur la bulle d’information correspondant à la notice localisée.

Tout est ok ? Aspirine peut être ? Cliquez sur le bouton « RunGeocoder » et le géoencodage de vos notices s’engage. Cela peut être long ….

C’est fait. Deux options sont possibles. Soit cette carte devient une page web avec une url propre. Le Portail de la bibliothèque pouvant pointer vers celle ci. Dommage, pas de possibilité de « l’embeded « !

Soit la carte est encodée en un fichier KML. Nos usagers pourront ainsi intégrer directement la cartoguide de la bibliothèque dans leur Google Earth !

Au delà, ce fichier KML pourra être utile pour d’autres services en ligne permettant de superposer des couches d’informations supplémentaires à ce dernier …. j’en parle bientôt.

Une solution qui demande encore du travail et qui ressemble fort à du bidouillage. Néanmoins sans commune mesure avec la première cartoguide que j’avais faite à la main sur google maps !

Quelques remarques. Je n’ai pas utilisé toute les possibilités de ce service. Nous pouvons ajouter à la table de données des urls de sites, d’images – couvertures de livres par exemple -, l’url de la notice si les liens profonds étaient possibles sur mon SIGB, des codes de couleurs permettant par exemple, de différencier les collections. Je ne l’ai pas fait car ces infos n’étant pas directement intégrées aux notices,  je n’ai pas eu le courage de les rentrer manuellement pour chacune des 384 notices !
Ceci dit, pourquoi ne pas rentrer ces informations lors du catalogage des prochaines acquisitions de guides ! Prendre en compte aussi, la possibilité de géolocaliser la notice lors de  l’attribution des mots matières. « Himalaya »seul, n’est pas géolocalisable, « Himalaya – Tibet « , oui. Des suggestions qui ne sont pas simples à organiser en interne….

Pourquoi géolocaliser son catalogue ?
C’est tout d’abord le moyen de revaloriser notre catalogue et nos collections en offrant des portes d’entrées plus ludiques et plus adaptées aux publics – établies ou potentiels ! Une carte permet ce que ne permet pas nos catalogues : le surf ! Glisser un peu au hasard des notices. Permettre aussi ce que fonts nos usagers dans nos murs : butiner d’un rayon à l’autre. Permettre enfin, ce que font les non usagers sur internet, s’amuser à zoomer sur Google Earth et tomber sur une notice de ma bibliothèque !
Le biliothècaire y trouve aussi son compte. En terme de politique documentaire notamment. Cette représentation  graphique permet de voir en un seul regard quelles zones sont riches et quelles zones ont été négligées.

Enfin ces outils spectaculaires sont une manière de mettre en valeur tout ce savoir qui dort parfois dans la tête du biliothècaire.