Valoriser des contenus libres de droit en bibliothèque. Pouvoir et vouloir – La veille apprivoisée #12

Commercialisation - Par L.Dujol. CC-BY-SA

Sélection hebdomadaire d’informations parues sur le web concernant le monde de l’info-doc et les enjeux du numérique.

Valoriser le domaine public

– A quand des journées nationales du bien commun ? – Bertrand Calenge : carnet de notes

Bertrand Calenge manifeste une inquiétude bien réelle au sujet « des ressources documentaires de plus en plus réduites à la monétisation du droit à leur accès et pour les nouvelles formes numériques du savoir cantonnement juridique de l’intérêt général à des “exceptions”. Et de s’interroger sur « la libéralité d’accès et d’usage que nous autres bibliothécaires pouvons faire des objets que nous manipulons en vue d’en permettre l’appropriation par l’ensemble des publics que nous servons. » Et notamment les oeuvres entrant dans le domanie public.

« Il faut s’émerveiller qu’une œuvre accède enfin au domaine public et devienne ainsi la propriété de tous, un Bien commun en somme (voir l’intéressant article d’Hervé Le Crosnier) ! Et cette accession devrait faire l’objet d’une sorte de “baptême républicain” qui pourrait se concrétiser par des Journées du Bien Commun. Au-delà de la valorisation, ce serait l’occasion de questionner offensivement la place laissée à la libre communauté des citoyens : accessibilité à des espaces publics de partage, exploitation commerciale du bien commun, alerte sur les perpétuelles tentations vers une extension du droit d’auteur, etc.

Proposons à tous les bibliothécaires de se faire les moteurs d’une manifestation nationale à inventer : les Journées nationales du Bien commun ! »

Une journée internationale du domaine public existe déjà, et des bibliothécaires français vont participer à leur façon à cette célébration. Mais célébrer les auteurs du domaine public peut s’avérer être plus compliqué que prévu, du moins au Canada. C’est ce que nous explique Marie D. Martel  sur son blog.

Dans son billet « Célébrer ou pas le domaine public : je veux bien faire la fête mais pour qui ? » celle-ci fait part de sa difficulté à vouloir célébrer les auteurs québécois entrant dans le domaine public :

Alors qu’il est relativement facile de repérer les dates de décès des auteurs anglophones, l’exercice se complexifie drôlement du côté des francophones du Québec. On veut bien célébrer le domaine public, mais qui est-ce qu’on fête ? Qui est un(e) écrivain (e) du Québec décédé(e) en 1961? Où est la liste, où est la base de données ?

Une difficulté que n’est pas anodine.

Si nous obtenons cette information, à BAnQ ou ailleurs, nous serons en mesure dès lors, non seulement de documenter Wikipédia,  mais aussi d’élaborer des initiatives de médiation, des fêtes de la lecture, pour ces oeuvres que nous feront renaître tout en renaissant avec elles.

Une demande confirmée par Oliver Charbonneau sur son blog CultureLibre.ca

Un domaine public qui pourrait être mis à mal si le Ca­na­da adhé­rait aux dis­po­si­tions du Trans-Pacific Partnership (TPP) qui étendraient la durée du droit d’au­teur à 70 ans ou qui im­po­se­raient des règles en­core plus strictes de ver­rouillage nu­mé­rique. Marie D. Martel propose une traduction d’un extrait de l’ appel aux citoyens canadiens en faveur de la préservation du domaine public formulé par Michael Geist, professeur à l’Université d’Ottawa, spécialiste des questions de propriété intellectuelle.

D’autant plus compliqué si les dispositions PIPA (Protect IP Act) et SOPA (Stop Piracy Online Act) étaient elles aussi validées par le Congrès américain. Toujours sur le blog Bibliomancienne,

Les organisations et les bibliothèques localisées au-delà des États-Unis ne sont pas à l’abri. Par exemple, explique Eric Hellman, si le Project Gutenberg Australia distribuait The Great Gatsby par F. Scott Fitzgerald, une oeuvre qui est encore sous copyright aux États-Unis, les démarches légales pourraient, dans la perspective de charges criminelles, forcer le fournisseur à bloquer l’accès au site; forcer Google, ou d’autres moteurs de recherche, à ne plus afficher PGA dans ses résultats et même à couper ses revenus publicitaires; forcer Wikipédia à retrancher les liens de cet organisme dans ses pages. Et, puisque les bibliothèques développent de plus en plus de collections à l’aide de ressources issues du domaine public ou de contenus libres d’être partagés, elles seront exposés à ce type de risques extraterritoriaux. Privées de ces opportunités qui ont surgi pour elles au sein de l’économie du web, on craint pour l’avenir des bibliothèques sur le territoire numérique.

De quoi justifier le black-out de mercredi dernier. MAJ : il semblerait que le projet soit ajourné.

De quoi se convaincre que les bibliothèques publiques doivent activement s’impliquer dans la défense du domaine public et sa valorisation. Mais pas seulement …

Valoriser les créations sous licences libres : 

Ziklibrenbib ou la symbiose entre contenus libres et médiation numérique en bibliothèque – S.I.Lex

Lionel Maurel salue l’arrivée de « Ziklibrenbib, un blog collaboratif créé à l’initiative de la Médiathèque de Pacé (35) et de la Médiathèque de la CDC du Pays d’Argentan (61) entièrement consacré aux musiques en libre diffusion. Il insiste sur le  rôle essentiel des bilbiothèques publiques dans la valorisation des créations sous licences libres :

Avec les contenus libres, une véritable relation “symbiotique” pourrait s’instaurer avec les bibliothèques. En effet, les artistes qui placent leurs oeuvres sous licence libre ne bénéficient généralement pas des circuits de distribution du secteur commercial. Ils peuvent dès lors avoir du mal à se faire connaître du public et ont donc particulièrement besoin de recommandation et de médiation pour percer. De leurs côtés, les bibliothécaires ont du mal à valoriser convenablement les contenus commerciaux à cause des barrières qu’on leur impose. Il y aurait donc un bénéfice mutuel à ce que des initiatives comme Ziklibrenbib se développent, pour tous les types d’oeuvres et pas seulement pour la musique, même si c’est sans doute dans ce domaine que la production d ‘oeuvres libres est la plus abondante.

L’initiative Ziklibrenbib va bien au délà :

Ziklibrenbib joue vraiment le jeu de la Culture libre, en plaçant les critiques produites sur le site par des bibliothécaires sous licence libre à son tour (CC-BY-SA).

Et comme je l’indiquais ici même :

 Les bibliothèques sont de plus en plus productrices de contenus et espèrent pouvoir par ces contenus se disséminer au sein des espaces numériques de leurs usagers. Mais comment l’espérer si ces même bibliothèques ne les placent pas sous un statut juridique adapté aux pratiques d’échange, de partage, et de réutilisation,  propres au web social ? Très clairement le portail d’une bibliothèque, son blog ou encore son wiki doivent être sous licence CC. Et croyez moi, on est loin du compte…

Les contenus produits par les Médiathèques du Pays de Romans sont aussi sous licence CC-BY-SA

« Une initiative comme Ziklibrenbib renforce encore à mon sens la nécessité que les licences Creative Commons restent bien compatibles avec les usages collectifs en bibliothèques« , termine Lionel Maurel.  A condition que les bibliothécaires veulent bien se débarrasser « d’ un “DRM mental” puissant qui joue encore dans la profession et qui empêche la synergie d’opérer. « 

Pouvoir et vouloir.

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Le livre numérique en bibliothèque, 2012 l’année de tous les dangers ? – La veille apprivoisée #10

A vendre - Par L.Dujol. CC-BY-SA

Sélection hebdomadaire d’informations parues sur le web concernant le monde de l’info-doc et les enjeux du numérique.

Une semaine où il fut beaucoup question du livre numérique.

Pour une définition du livre numérique -Le tiers livre

Dans ce billet remarquable, François Bon nous donne sa définition du livre numérique en posant comme axiome de départ : « on n’a pas besoin de définition du livre numérique pour le lire. »

Un livre numérique est  » un frag­ment re­cons­truit, fermé sans fron­tière, d’une base de don­nées pour le­quel on a pro­po­sé un sys­tème spé­ci­fique de na­vi­ga­tion com­plexe, ré­ser­vé à son conte­nu, mais en pro­po­sant une cir­cu­la­tions per­met­tant de s’en ap­pro­prier le conte­nu ca­pable de se sé­pa­rer du site source, et de se consti­tuer comme re­la­tion in­time et in­di­vi­duée avec le lec­teur qui l’a trans­por­té dans son propre éco­sys­tème d’usage »

Une définition qu’il propose sur la « base de préliminaires » qu’il développe dans ce texte, « touchant le web, la validation symbolique, et  l’appropriation des outils à lire« . Et de conclure par « Voilà ce pourquoi le livre numérique existe, et qu’on y travaille avec du bonheur. »

Le livre numérique, 2012 une année charnière ? – Bibliobsession.

À l’heure du prêt de livres numériques, quel rôle pour les bibliothèques, face aux puissants libraires en ligne comme Amazon ? Une question que pose avec beaucoup de justesse Silvère Mercier.

D’autant plus que les éditeurs persistent à penser « qu’un livre emprunté dans une bibliothèque est soit disant un livre qui n’est pas acheté. » Un argument qui tient plus du fantasme que d’une réalité comme le confirme Marc Jajah dans ce billet

« Contrairement à ce qu’on croit en effet trop souvent un livre numérique prêté « gratuitement » s’achète…et pas qu’une fois ! La logique est en effet implacable : comme dans une bibliothèque classique, il faut suffisamment d’exemplaires pour que plusieurs lecteurs puissent accéder au même livre; sinon, ils attendent leur tour, après réservation du titre. L’idée selon laquelle le prêt de livres numériques cannibaliserait les ventes de livres est donc fausse, et d’autant plus que le prix du livre numérique destiné au prêt n’a pas cessé d’augmenter.« 

A se demander si les grands éditeurs n’auraient pas la volonté de tuer le prêt de livre numérique  comme le souligne ici  Glyn Moody – article en anglais.

« D’un coté, les « petits » éditeurs innovants qui sont prêts à s’adapter et à récolter les bénéfices de leur volonté de répondre à la demande croissante en livres numériques des bibliothèques publiques par un effet d’entrainement sur leurs ventes. Et de l’autre, les « gros » éditeurs sclérosés et qui résistent à essayer de nouveaux modèles économiques, préférant rendre le prêt de livres numériques le plus inconfortable possible dans le vain espoir que les lecteurs préféreront acheter plutôt qu’emprunter.  » 

Ne pas prendre au sérieux le numérique risque de bien être un péchè mortel pour ces éditeurs :

« Tout ce qui touchait à l’électronique pure était perçu comme relevant du « gadget. Quand il a commencé à émerger, le numérique n’a pas été pris au sérieux par les responsables de l’entreprise. Aux yeux de ses dirigeants, Kodak semblait insubmersible. Ils ont sans doute péché par orgueil, persuadés que l’entreprise réussirait à imposer dans la durée sa vision de l’image ». 

Toute ressemblance avec des éditeurs hexagonaux existant ou ayant existé serait fortuite et indépendante de la volonté de l’auteur…

Ce même Laurent Margatin interroge aussi les auteurs :

« La question que je me pose aujourd’hui est donc celle-ci: en quoi ces écrivains refusant le net comme espace d’écriture et de publication écrivent-ils désormais des oeuvres qui sont, d’une certaine manière, déjà mortes, faute d’être engagées dans cette mutation énorme du rapport au réel – et par conséquent à notre imaginaire – que nous sommes en train de vivre ? »

Silvère Mercier continue sa réflexion dans le billet cité plus haut. Puisque « les bibliothèques ne sont pas perçues et reconnues comme nécessaires pour accéder à des livres numériques » et sans le soutien des pouvoirs publics nous « risquons fort de subir la loi du marché et plus précisément d’accepter qu’un tiers comme Amazon se positionne à ses conditions entre les éditeurs et les bibliothèques » à l’image de l’alliance Overdrive/Amazon aux Etats Unis. Jean Michel Salaün s’interroge :

« La mission des bibliothèques est de retirer les contenus des contraintes commerciales pour les proposer au public. Il est donc contradictoire pour elles qu’un prêt se conclut par une offre commerciale exclusive. Mais les bibliothèques francophones, même en consortium, ne pèsent pas lourd vis-à-vis des stratégies des Big Five. Aussi la seule voie pour préserver le service public de la lecture semble la voie légale ou réglementaire. »

Et Silvère de poser l’enjeu principal :

« Faut-il plutôt promouvoir des offres de prêt de livres numériques propres aux bibliothèques comme c’est déjà le cas, au risque d’avoir une visibilité très faible dans un marché qui sera dominé par des écosystèmes propriétaires couplant catalogues de contenus et objets nomades. On peut légitimement penser que dans quelques années, ne pas être dans l’Appstore ou dans le catalogue d’Amazon ou celui de Google sera équivalent à une disparition de la surface lisible du web pour les éditeurs comme pour les bibliothécaires et le service de prêt ou de médiation qu’ils prétendent fournir. »

– Le livre numérique et sa médiation en bibliothèque : Lire nous ouvre de nouvelles voies neuronales – Idboox

Changez le mot éditeur par bibliothécaire et vous aurez la clef du mystère :

La capacité offerte par des appareils comme des readers, des smartphones et des tablettes à tenir dans une main une bibliothèque entière est une formidable opportunité. Comme éditeurs, nous devons utiliser chaque nouvelle technologie pour développer la lecture dans notre culture. Nous devrions nous concentrer sur le message et non rejeter la technologie. Nous devrions être agnostiques sur la plate-forme et évangéliques sur le contenu.

– Le livre numérique du point de vue du lecteur : Sociale la lecture ? – Hubert Guillaud.

En septembre dernier, le Cléo organisait sa deuxième université d’été de l’édition électronique ouverte.  Hubert Guillaud y a donné un cours intitulé « Sociale la lecture » dont l’enregistrement vidéo est disponible ici. A voir +++

La lecture de demain sera éminemment sociale prédit Bob Stein. Qu’est-ce que la lecture sociale ? En quoi est-elle importante ? Que peut-on faire pour la développer ? En parcourant quelques outils du web social (Librarything, GoodReads, RethinkBooks…)

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Le club des Irrésistibles : un bel exemple de médiation globale à Montréal

Les recommandations du club des irresistibles - L.Dujol. CC-BY-SA

J’ai la chance d’effectuer un stage en immersion dans le réseau des bibliothèques publiques de Montréal. Des rencontres, des lieux, des notes … et un carnet, rue Milton.

C’est sous une pluie fine et une température clémente pour la saison que je marche à travers le quartier résidentiel d’Outremont où j’ai rendez-vous avec Marie Anne Poggi à la bibliothèque Robert Bourassa.

Marie Anne Poggi est animatrice de clubs de lecture au sein des bibliothèques de la grande région métropolitaine de Montréal depuis près de 30 ans. Elle y anime une vingtaine de clubs de lecture. Marie Anne est une passionnée comme rarement j’en ai croisé. Elle vous parle de son métier d’animatrice avec une telle conviction que l’on abandonne vite son clavier pour l’écouter parler d’un club plus particulier, celui des Irrésistibles.

Créé en juin 2007, le club des Irrésistibles est constitué de lectrices et de lecteurs désireux de faire connaitre leurs coups de coeur ou leurs coups de gueule en écrivant des critiques de livres, de films ou encore de pièces de théâtre. La première originalité de ce club est qu’il est ouvert à tous. Il n’est pas nécessaire d’être abonné à une bibliothèque, ni d’être montréalais, il suffit juste de vouloir partager ses lectures et de se déclarer comme membre du club en s’inscrivant sur le site dédié ou via un club de lecture animé par Marie Anne. Ils sont à ce jour plus de 600, certains provenant d’ Europe, d’Australie ou d’Amérique du sud.

Une scénographie spécifique - Par L.Dujol. CC-BY-SA

La force de ce club est l’animation de la communauté effectuée par Marie Anne. Celle ci suggère, accompagne, encourage et relance sans cesse les lecteurs. Mais surtout elle valorise les productions de sa communauté. Chaque semaine une infolettre est publiée offrant les nouvelles suggestions de la semaine. Ces mêmes suggestions sont visibles sur le site du club qui offre un accès aux critiques par genre. Le meilleur de ses critiques est lu lors d’une émission radiophonique hebdomadaire sur une radio locale de Montréal. Il est possible d’écouter l’émission en direct via leur site web tous les samedis de 18h30 à 19h, heure française. Le podcast arrive bientôt. Les supports tangibles de médiation ne sont pas oubliés. Un logo « 100% certifié irrésistibles » est apposé sur la couverture de tous les documents suggérés et sont ensuite mis en valeur par une scénographie spécifiques dans les murs de la bibliothèque Robert Bourassa. Ce logo est devenu un « label qualité » de recommandation apprécié par les abonnés qui empruntent et réservent très largement ces documents. Au final une valorisation sur des supports physiques, radiophoniques et numériques. Un bel exemple de médiation globale des collections organisée en écosystème.

Ce travail de médiation cible toute les communautés que peut toucher une bibliothèque. La communautés des abonnés, la communauté des habitants de l’agglomération montréalaise, la communauté de pratique des bibliothécaires et la communautés d’intérêt des amateurs de lecture qui s’activent sur le web. S’y ajoute la force de l’animation de Marie Anne, qui fait la passerelle entre ces sphères physiques et numériques et apporte l’indispensable valeur ajoutée humaine à cette communauté. Une bibliothèque au cœur de toutes les communautés et à la croisée de tous les espaces documentaires qu’ils soient physiques et numériques.

Depuis 2009, le club des irrésistibles désigne une œuvre qui se mérite le prix annuel des lectrices et lecteurs du club. Cette œuvre est choisie par un jury constitué de membres du club, à partir des cinq titres les plus souvent suggérés durant l’année. Un moment fort dans la vie de cette communauté. Ces livres ne sont pas nécessairement des parutions récentes et concernent tous les genres littéraires. Il n’est pas nécessaire n’ont plus que ces livres soient disponibles dans le catalogue de la bibliothèque. D’ailleurs les suggestions les plus populaires peuvent être aussi des suggestions d’achat qu’essaient de suivre les bibliothécaires acquéreurs. Une communauté d’amateur à l’initiative des acquisitions des professionnels. Encore une belle initiative.

Un regret néanmoins. Les suggestions ne sont pas signées. La mention “membre de – le lieu où vit l’auteur », figure au bas de la critique. Dommage de ne pas donner au moins le prénom de l’auteur de la suggestion suivi de son statut, simple lecteur, abonné ou encore bibliothécaire. La valorisation des contenus est essentielle, mais celle de l’expertise professionnelle et amateur l’est aussi.

Biblioquest : la médiation numérique au coeur du projet d’établissement

Voici en exclusivité les supports, les liens, en un mot les contenus de la session de formation que nous avons crée l’année dernière. Cette nouvelle saison s’est tenue à Montpellier en novembre 2011 sur 3 jours. Elle était co-animée par Silvère Mercier et moi-même. Il s’agit de la seconde fois que ce cycle a lieu, c’est donc la seconde saison de Biblioquest, la série 😉

Organisée sous l’impulsion de l‘INSET de Nancy, elle s’adresse aux direction des bibliothèques territoriales et vise à provoquer une prise de conscience, à faire naître des pratiques et des argumentaires permettant le développement de projets de médiation numérique dans les établissements. Il s’agit ici du second Episode de cet itinéraire de formation que nous avons intitulé Biblioquest, la trilogie du changement, le premier épisode porte sur les outils numériques et le prochain traitera des contenus. Vous trouverez tous les liens vers le catalogue du CNFPT à la fin de ce storify avec les liens vers les stages pour vous y inscrire si vous le souhaitez.

La demande étant très forte pour ce type de formation nous avons souhaité développer l’équipe des formateurs. Renaud Aioutz et Anne-Gaëlle Gaudion ont suivi cette formation au titre de la formation de formateur (ils ont pris pas mal de notes, notamment via twitter pour Renaud ce qui nous a permis de vous proposer ce storify). Ils animeront donc une session supplémentaire en 2012 à Nancy, et nous maintiendrons cette formation avec Silvère à Montpellier dans un an. Vous aurez donc droit à 2 cycles de 3 épisodes chacun en 2012 !

Voici donc le déroulé de la formation et de ses contenus à travers des tweets et des liens vous permettant d’approfondir et de découvrir les notions abordées. C’est le tout premier storify d’une formation de bibliothécaires, c’est à ce jour ce qu’il existe de plus complet sur la médiation numérique dans les bibliothèques, profitez-en, n’hésitez pas à le lire et à le faire circuler!

Lire le Storify

Ce billet est publié simultanément sur le blog de Silvère Mercier

La veille apprivoisée #5

Pink Head - Par L.Dujol. CC-BY-SA

Sélection hebdomadaire d’informations parues sur le web concernant le monde de l’info-doc et les enjeux du numérique.

– Choisir, acheter une liseuse – Le tiers livre

Une synthèse pour franchir le pas. Les bibliothécaires doivent ABSOLUMENT lire ce texte de Francois Bon ! Les commentaires sont passionnants et passionnés

– Libraries Got Screwed by Amazon and Overdrive – Librarian in black

Le point de vue de Sarah Houghton, concernant l’accord Overdrive/Amazon et les bibliothèques publiques.  » Overdrive a essentiellement permis à Amazon de vendre leurs livres sur le Kindle de nos abonnés. Et ce sont les bilbiothèques et l’argent public qui lui ait alloué qui paient pour ce privilège. Et qu’en est-il de la confidentialité des données de nos usagers utilisateurs ? Overdrive n’a pas jugé bon de s’expliquer ». Ne signez pas automatiquement les contrats que l’on vous tend, faites savoir votre désaccord avec ces méthodes, mieux rejetez le deal !
Ce billet a secoué la biblioblogosphère américaine. Le meilleur est ici.

La représentation des bibliothèques au cinéma – Bibliothèque numérique de l’Enssib

Comment les bibliothèques apparaissent au cinéma, via l’examen de trois grandes thématiques : la mise en image du lieu, ses habitants (bibliothécaires, usagers, protagonistes se rendant à la bibliothèque), les rôles qui lui sont dévolus. Une interrogation sur la représentation de la lecture, de la profession de bibliothécaire, de l’usager légitime.
En écho la présentation de Pascal Siegel et cette communication de Marianne Pernoo. Les italiens travaillent aussi sur ce thème – Merci Sabrina Bombassei 😉

– Le « trésor de guerre » de Google Books – Frédéric Kaplan

Le taux d’ouvrage soumis au droit d’auteur est de 80% des fonds de Google Books. 20% des ouvrages sont libres de droits. « Une composition donc bien différente de celle de Hathi Trust, Gallica et Europeana qui ensemble approchent les 10 millions de titres numérisés mais provenant uniquement du domaine publique. Le coeur de la base de Google Books est donc bien constitué par des livres récents, exploitables commercialement. Pour reprendre les expressions d’Alain Jacqueson, viendra bientôt le temps de la « grande négociation » où Google Books devra monnayer globalement ce « trésor de guerre fabuleux », engrangé grâce à la bienveillance des bibliothèques. »

Lionel Maurel précise en commentaire sur mon profil Facebook : « Erreur ! HahtiTrust ne contient pas uniquement des ouvrages du domaine public, mais les copies des ouvrages scannés par Google Books et versés par certaines bibliothèques partenaires, et notamment celles comme la bibliothèque de Michigan, qui ont permis la numérisation d’oeuvres sous droits. 😦 »

– Libérez les soupes ! – S.I.Lex

‘Participer au festival de la soupe à Brest et publier les recettes sous licence libre sur un portail dédié au sein de WikiBrest, l’encyclopédie collaborative locale du pays de Brest. Quel meilleur exemple que celui des recettes de cuisine pour faire toucher du doigt ce qu’est la notion de biens communs, à travers la mise en partage et la transmission des connaissances ? »

– Espace média ou le nouveau récit technologique des bibliothèques – Marie D. Martel

« La bibliothèque est plus qu’un lieu, c’est un projet, un espace de création de liens, un incubateur social, une coopérative du futur pour des citoyens et des communautés, pour plus d’accès et de participation à la culture et au savoir ».

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