Le 27 novembre dernier Henri Nothaft a publié sur Techcrunch un article très intéressant sur « le mythe de la sérendipité » . Xavier de la porte en propose une analyse sur Internet Actus. Nothaft nous livre une approche originale de ce concept. Selon lui, la sérendipité n’est en rien un effet du hasard, mais quelque chose qui serait organisé, provoqué. Nothaft la définit comme  « le fait de montrer aux gens ce qu’ils n’étaient pas conscients de chercher”. La trouvaille n’est plus le fruit du hasard mais celui d’un profilage réussi, écrit Xavier de la Porte. La fin d’un mythe.

Sérendipité : effet du hasard ou effet organisé ? - (Par zigazou76. CC-BY-SA Source : Flickr)

La sérendipité en bibliothèque : un hasard organisé ?

La bibliothèque se doit d’ être présente au détour des chemins de hasard empruntés par les internautes sur le web.  Tout comme Henri Nothaft, je pense que cette sérendipité doit être organisée et nous débarrasser de l’idée que seule la bonne fée sérendipité veille sur nos contenus en ligne. Car si l’usager emprunte au détour d’un clic un parcours informationnel inattendu, nous devons faire en sorte que nos contenus s’y trouvent. Il est donc nécessaire d’élaborer des dispositifs qui facilitent les chances de la découverte fortuite. Une approche très marketing au final, dirigiste pour certain, car ce n’est rien d’autre que d’élaborer des stratégies de parcours vers nos collections et ressources.  Sans oublier néanmoins, que l’ usager choisira ou pas les pistes que nous lui proposerons. Je suis persuadé que plus nous lui offrirons de parcours possibles, plus la sérendipité jouera son rôle. A condition que nos contenus soient en phase avec les codes d’usage web. A condition que ces pistes répondent bien à des usages informationnels repérés. Tout l’inverse de la prescription des accès.

Henri Nothaft  propose quatre types de sérendipité qui correspondent assez bien aux expérimentations de médiation déjà en cours dans le monde des bibliothèques.

Des sérendipités en bibliothèque : du caractère humain à l’algorithme

La sérendipité éditoriale : c’est la forme la plus ancienne, le fait de combiner des articles que nous savons vouloir lire (l’actualité du jour) avec des articles inattendus (des portraits, des critiques gastronomiques…) […] Le côté positif, c’est que le caractère humain de cette sérendipité éditoriale (le fait que ce soit quelqu’un qui décide des contenus et de leur organisation) produit, de fait, une flexibilité dans nos intérêts.

Un exemple très simple. Dans les Médiathèques du Pays de Romans nous réalisons des bibliographies que nous appelons surprenantes. Nous prenons un thème et nous essayons de « surprendre » nos usagers par le choix de nos recommandations. Ainsi avions-nous décidé de faire une bibliographie sur la cuisine avec comme ligne éditoriale de n’y mettre aucune recommandation de livres de recettes, mais de suggérer la cuisine à travers les romans, la BD, les albums jeunesses. Et surtout de ne mettre aucun résumé de quatrième de couverture, mais bien la critique faite par le bibliothécaire … le fameux caractère humain de cette sérendipité éditoriale. Le succès fut au rendez-vous.  Surprendre l’usager sur une « thème attendu » par des recommandations inattendues. Avez-vous remarqué qu’il n’y a rien de numérique ici ? Vous pouvez consulter « La casseroles dans tous ces états » ici.

Le côté négatif, c’est que cette sérendipité éditoriale est le fruit des intérêts de quelqu’un d’autre, ou au mieux, de la perception que se fait cette personne des intérêts de son public. Ce qui n’est pas toujours fiable.

D’où l’intérêt d’abandonner nos logiques bibliocentrées dans l’élaboration de dispositif de médiation et de bien partir des usagers, dans leur multiplicité.

La sérendipité sociale : La plus grande part des contenus que nous découvrons aujourd’hui nous provient de ce que notre réseau d’amitié virtuelle partage en ligne. Cette manière d’accéder à l’information par des voies sociales est tout à fait valable, non seulement pour rester à la page, mais parce que ce qui intéresse nos amis est censé nous intéresser. L’avantage de cette sérendipité sociale est que notre environnement social a toujours été le premier critère pour nous définir nous-mêmes et pour définir nos intérêts.

Les bibliothèques doivent occuper le web social en s’inscrivant au sein de communautés d’intérêt existantes et structurées qui vont bien au delà de leurs simples communautés d’usagers. Nous ne susciterons pas la sérendipité espérée si nous existons seulement sur le web social qu’en tant qu’institution. Les réseaux sociaux n’ont pas vocation de valoriser une institution mais de susciter des interactions auprès d’internautes qui ont des identités communes. Être présent sur le web social signifie donc de publier des contenus qui ne soient pas seulement spécifiques à la vie de la bibliothèque, mais partagés par le plus grand nombre. Le moteur de la sérendipité sociale est là.
Je crois beaucoup plus en la page Facebook “L’emusic box” de La Bibliothèque Francophone de Limoges, qu’à une quelconque page institutionnelle de bibliothèque.  Attention, je n’ai pas dit que cette dernière était inutile. J’y reviendrai bientôt avec un autre billet.

L’inconvénient est que ce type de sérendipité étant par définition publique, elle est une projection de nous-mêmes vers les autres, elle est une image de la manière dont nous voudrions être perçus par les autres.
Quelle identité numérique la bibliothèque veut elle donc défendre et disséminée ? Un préalable incontournable à toute réflexion sur la présence web d’une bibliothèque.
Le caractère humain au coeur des sérendipités - (Par falcifer. CC-BY Source : Flickr)
La “sérendipité crowdsourcée” : Faisant le pont entre la sérendipité éditoriale et la sérendipité sociale, la pertinence obtenue par le crowdsourcing repose sur le plus grand dénominateur commun. Certes, elle nous permet d’être au courant de qui est le plus populaire ou ce dont on parle le plus, mais elle n’est en aucun cas personnalisée. L’aspect positif, c’est la composante virale, c’est la manière dont elle nous met en contact avec ce qui se dit dans la population.
Certainement le type de sérendipité en bibliothèque que je cerne le moins.  Serait-ce par exemple, l’idée de proposer aux usagers d’organiser selon ses thèmes de prédilections des collections consultables en ligne et de ce fait susciter eux même des parcours. C’est tout le pari du Musée McCord de Montréal. Ce dernier propose à ses utilisateurs/usagers de constituer leurs propres dossiers documentaires et de les organiser en « circuits publics«. Ces parcours personnalisés sont consultables par toute la communauté des utilisateurs. De fait l’usager devient un partenaire à part entière de la sérendipité.
Son côté négatif, c’est son manque de précision et son utilité limitée.
Pour le bibliothécaire ou pour les usagers ?
La sérendipité algorithmique : A l’opposé de la sérendipité éditoriale, la sérendipité algorithmique est la plus dure à obtenir, mais la plus prometteuse en termes d’innovation. A partir d’une base de données, le contenu est personnalisé pour fournir l’information et le contenu qui sont recherchés, mais aussi d’autres contenus pertinents et reliés à nos intérêts, avec différents degrés de flexibilité qui sont définis par des informations données par l’utilisateur soit activement, soit passivement. Son avantage, c’est de replacer l’usager au centre de la définition de la pertinence. La livraison des contenus émane de l’usager, que ce soit consciemment ou à partir de comportements antérieurs.
C’est le fameux  » les personnes qui ont emprunté ce document, ont aussi emprunté … » que l’on voit au bas des notices des catalogues de bibliothèque de nouvelle génération.

Son inconvénient, c’est le risque de perdre de vue l’aspect humain, quelle que soit la finesse de l’algorithme. Et pour l’instant, les algorithmes ne sont pas assez fins.

Et force est de constater que la pertinence et la finesse de ces recommandations statistiques dans nos catalogues sont très décevantes. Car nous n’avons pas la masse critique suffisante pour ce genre d’outil et surtout nous ne pouvons pas conserver l’historique des prêts suffisamment longtemps pour permettre la finesse escomptée.
L’affirmation du lien social sur l’algorithme.

Les sérendipités éditoriales et sociales sont celles avec lesquelles nous avons le plus de chance de disséminer nos contenus et notre expertise sur un territoire numérique dans lequel les internautes partagent et font remonter les informations qu’ils jugent intéressantes à des gens qui les jugent dignes de confiance. A condition de jouer le jeu de ce web social qui voit l’affirmation du réseau face au moteur de recherche, du lien social face à l’algorithme. Réseau, lien social …. nous savons faire.

10 commentaires sur « De la sérendipité en bibliothèque »

  1. Lionel,
    Cette approche « critique » du concept de sérendipité me fait penser à la belle formule de Paul Valéry : « il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous »
    Bonnes fêtes à toi (hasardeuses ?)

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  2. Bonjour Jérôme,

    et bien cette formule de Paul Valéry va à merveille à mon propos 🙂

    Bonnes fêtes à toi aussi …. pas de hasard pour moi, j’ai bien rendez vous !

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  3. J’ai un peu de mal avec cette approche qui fait de la serendipité un quasi synonyme d’accessibilité.
    Je ne pense pas que là serendipite soit du côté de l’organisation des données. Je pense plutôt qu’elle est du cote du besoin d’information. Un besoin non explicité mais latent. C alors l’usager qui va créer là chemin. Un chemin unique et contextuel.
    D’autres vouloir penser à tous les chemins possible est un peu effrayant. Par analogie, c’est affirmer que là terre est un chemin. C’est quelque part très totalitaire. Alors que postuler là serendipite du côté du besoin, c’est affirmer là créativite des individus.
    Penser les accès oui bien sur, c le rôle du marketing. Ce n’est pas de là serendipite à mon avis.

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  4. Bonjour

    « le contenu est personnalisé »
    « mais aussi d’autres contenus pertinents et reliés à nos intérêts »

    Intéressantes notions sur la Sérendipité, qui débordent ici : reliés à nos intérêts

    Si Sherlock Holmes (prince, et même roi de Serendip) n’avait eu aucun intérêt à résoudre des crimes, et des crimes difficiles, jamais il n’aurait trouvé quoi que ce soit.
    Comme la plupart des gens ! 🙂

    « C’est le fameux « les personnes qui ont emprunté ce document, ont aussi emprunté … » que l’on voit au bas des notices des catalogues de bibliothèque de nouvelle génération. »

    Sherlock Holmes en aurait déduit : si cette personne aime les frites, elle aimera sûrement les hamburgers. Faute de quoi, il aurait pensé aux végétariens et aurait compris aussitôt combien cette personnalisation est fumante. Et un tantinet trop Scotland Yard !
    Pas impossible cependant, mais limité.

    C’est aussi intéressant de constater que la Sérendipité est, en théorie, de trouver ce que l’on ne cherche pas.

    Or, que proposent les moteurs de recherches : de trouver ce que l’on cherche.

    Plus fort, de ce que l’on sait qu’on va trouver !
    Et plus on sait ce que l’on doit trouver, plus on va trouver.
    Avoir une idée de ce que l’on cherche, par exemple une lettre type, de la façon dont elle est tournée (avec les formules de politesse), des mots qu’elle va certainement contenir, voilà qui va aider à trouver pile poil la bonne lettre type qui correspond à notre recherche.

    Mais essayer sans savoir, c’est comme chercher une aiguille dans une montagne de foin.

    Une aiguille dans une montagne de foin.
    Et en bibliothèque ?

    On pourrait s’amuser à chercher sur nos Opac, un roman avec des soldats qui se battent avec des fleurets. Au fait, ils sont quatre.

    On ne trouve pas grand chose.

    Essayons Roman Capes et épées.

    Pas vraiment mieux.

    Ah oui, je me souviens, l’un d’eux s’appelle Porthos !

    Cherchez donc Porthos sur votre Opac.

    Que nous dit la Sérendipité théorique : chercher dans l’OPAC, avec un peu de chance (et beaucoup beaucoup beaucoup d’espoir) vous trouverez… les Trois mousquetaires !

    La Sérendipité lucide serait : Heps, monsieur/madame bibliothécaire !
    (Et quelque part, je crois qu’il y aura toujours ce « Heps, monsieur/madame bibliothécaire ! » Peu importe le support physique ou dématérialisé, des gens qui savent chercher dans leurs propres archives, musées, collections, ça restera indémodable.)

    Mais revenons au contenu « personnalisé ».

    Là, tout d’un coup, je trébuche sur le mot personnalisé.

    Quoi ?
    Comment ça personnalisé au fait ?

    Si les princes de Serendip remarquent des détails sur leurs chemins, le contexte ne leur est pas « personnalisé ». Il est juste accessible à tout le monde.

    De même, lorsque Sherlock Holmes accueille quelqu’un chez lui, Watson et tous les présents dans la pièce ont accès aux mêmes informations que lui. Sauf que sa personnalisation (et celle des princes de Serendip) s’arrête sur des détails que les autres ne cherchent même pas à exploiter.

    Une trace de boue sur une chaussure, un doigt jauni, un veston rapiécé, une plume sur un chapeau haut de forme, un accent particulier, une odeur… et Sherlock Holmes est capable de relier les éléments entre eux.

    Comme un bibliothécaire d’ailleurs.
    L’âge du lecteur, ses facilités d’élocution, ses envies et ses lectures, tout ça on les a d’un seul regard, d’une seule écoute ou en quelques questions.

    Personnalisation, a-t-on dit plus haut, c’est exactement ça !

    En banque d’accueil, chaque réponse est personnalisée.

    Et dans l’opaque ? (oups ! 😉 ) dans l’Opac ?

    Que j’ai cinq ans ou quatre-vingt… même réponses.
    Homme ou femme, ou peu importe mes préoccupations : même réponses.

    Supposons alors que je veuille juste me promener dans les titres, pour aiguiser ma sérendipité de lecteur.
    Eh bien non, pas de promenade prévue.

    Pourtant, en bibliothèque libre accès, si !

    Supposons, alors, que je puisse télécharger la liste des livres pour effectuer ma propre promenade… après tout, ce que les bibliothécaires ne peuvent pas faire, d’autres pourraient s’en charger. Las, ce n’est jamais au programme.

    Qu’est-ce qui est au programme avec les Opac de bibliothèques ?

    Des listes de titres ou d’auteurs, une adresse dans les rayons de la bibliothèque (magasin compris)…

    Et qui a envie d’aller jouer de Sérendipité dans une liste. Et dans une liste aussi vide !!!

    Des listes de titres ou d’auteurs
    Voilà qui met à mal la moindre notion de personnalisation.
    Ce genre de base de données est si pauvre que n’importe qui le constate aussitôt : la personnalisation est impossible.
    Cette personnalisation ne peut venir que d’une base externe !
    (Une bibliographie en est une)

    « A l’opposé de la sérendipité éditoriale, la sérendipité algorithmique est la plus dure à obtenir, mais la plus prometteuse en termes d’innovation. » ai-je lu.

    Prometteur ?
    Sur un champ de pierres et de cailloux, aucun agriculteur ne pourra faire pousser quoi que ce soit. Pour ça, il faut une bonne terre, riche et profonde.

    En plus, un tel algorithme a besoin d’éléments à moudre.
    Et si on parle de personnalisation, on va devoir moudre des « personnes » (des données personnelles, des appréciations personnelles, des tags, etc.)

    Nos Opac n’en disposent pas, le Web si.
    Collecter, réunir de l’information, voilà qui nous connaît depuis des millénaires.
    Tout soudain, à l’heure du Web, nous ne saurions plus ni collecter, ni réunir de l’information ?

    Soit créer cette base de données qui nous fait défaut.

    Au point de remarquer, avec logique :
    « … force est de constater que la pertinence et la finesse de ces recommandations statistiques dans nos catalogues sont très décevantes. »

    Oui, dans NOS catalogues.
    Mais en dehors ?

    Quand vous avez éliminé l’impossible, ce qui reste, même improbable, doit être la vérité. Le Signe des quatre. sir Arthur Conan Doyle

    Même si la notion de vérité est sujette à caution, la notion de possible ou de solution brille dans la nuit Opac. 🙂

    Bien cordialement
    B. Majour

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  5. Par curiosité, je me suis amusé à soumettre Babelio au test décrit par Bernard Majour.

    – En cherchant des « soldats » et des « fleurets », il faut l’admettre, on ne trouve pas grand-chose.

    – Mais la recherche sur « capes et épées » renvoie une liste de 124 titres, en haut de laquelle figurent les « Trois Mousquetaires » !

    http://www.babelio.com/livres-/de-capes-et-depees/25038

    Et l’outil de filtrage du site me permet d’associer à « de capes et d’épées » d’autres mots-clés thématiques pour affiner la sélection : « bd », « jeunesse », « humour », « biographie », « polar »

    J’étais d’ailleurs surpris de me voir proposer l’étiquette « vampires » à associer à « de capes et d’épées », ce qui m’a permis de découvrir que Dumas (que je ne connais pas très bien, je le confesse) avait aussi écrit des nouvelles fantastiques, compilées sous le titre « Mille et un fantômes ». C’est précisément le genre de découverte qui relève pour moi de la serendipité.

    – Et pour finir, la recherche sur « Porthos » renvoie bien vers « Les Trois Mousquetaires », parce que des membres de Babelio ont associé ce mot-clé et ce livre (j’ai fait le test, ça fonctionne aussi avec « d’Artagnan », « Athos » et « Aramis », mais pas encore avec l’infâme « Milady »…)

    Quant à la recommandation algorithmique (qui chez Babelio intègre un peu plus d’informations que « les lecteurs ont aussi emprunté) autour du livre de Dumas, elle ne me fait pas trop rougir :

    – Michel Strogoff
    – Le Petit Chose (il y a sans doute plus pertinent, le statut de « classique » les aura trop rapprochés)
    – Cinq Mars
    – Le Capitaine Fracasse
    – La Dame aux Camélias

    http://www.babelio.com/livres/Dumas-pere-Les-Trois-mousquetaires/4530

    Guillaume (de Babelio)

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  6. Bonjour Guillaume

    On trouve le titre avec Porthos quand les Opac vont aussi pêcher dans les résumés.

    Mais ton expérience me confirme bien qu’une base de données extérieure devient indispensable.

    Et qu’il faudrait

    – Soit pouvoir s’y connecter en direct (ce qui pose le problème de la connexion permanente et de la disponibilité du serveur)
    – Soit pouvoir récupérer cette base (*) sous son propre Opac pour profiter de ces ajouts de données. (Sans négliger l’échange entre bases pour enrichissement mutuel.)

    Quand je dis cette base (*), on n’est pas obligé de se contenter d’une seule.
    On peut avoir une base destinée à la recherche (base Recherche) qui renverra vers les titres présents dans la bibliothèque. (base Bibliothèque)

    Cette base Recherche pouvant alors être ouverte au public, sans crainte d’une pollution de l’Opac.

    Le défaut des bibliothécaires c’est d’avoir créé (de vouloir persévérer avec) une base unique, dans laquelle on veut tout mettre.

    Ce qui empêche d’avoir dix résumés, des liens dans ces résumés, des thématiques… associés à UN titre de livre.

    Ce problème est évident quand on remarque qu’un même titre peut avoir plusieurs ISBN.
    Pour chaque ISBN une notice en Marc.
    Donc un résumé. (d’ici peu de temps)

    Sauf que, suivant l’année d’édition du livre, l’Opac dira au lecteur : désolé, votre exemplaire est en magasin, ou indisponible… même si on possède ce titre en version plus récente.
    Ou alors on le renverra sur des versions PDF anciennes, lorsqu’il existera des mises à jour.

    De toute façon, les résumés n’ont rien à faire dans une notice Marc (même si c’est un palliatif faute d’avoir cette base Recherche séparée), surtout que, dans un contexte international, ces résumés sont dépendants de la langue !

    Bref !
    Sans base « Recherche », on est déjà au maximum de nos innovations.

    Et s’il faut aller sur un moteur de recherche ou sur une base extérieure comme Babelio, à quoi bon continuer à utiliser un Opac ?

    A part pour regarder : ma bibliothèque possède-t-elle ou non ce livre ?
    Est-il ou non emprunté ?

    Je ne suis pas grand clerc, mais il me semble évident qu’un de ces jours, je vais ouvrir un compte Babelio et renvoyer mes lecteurs dessus… au lieu de payer une solution Internet qui sera propriétaire et qui ne profitera d’aucun réseau de lecteurs.

    Il me faut juste trouver le temps pour une étude de faisabilité 🙂
    Et voir si Babelio accepte les requêtes sur un utilisateur particulier (Ma bibliothèque), sans être inscrit.

    Bien cordialement
    B. Majour

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  7. La solution que tu décris (« ouvrir un compte Babelio et renvoyer mes lecteurs dessus ») est possible et déjà pratiquée par certaines bibliothèques, qui utilisent Babelio pour partager les critiques des bibliothécaires, mettre en avant les nouvelles acquisitions etc. (Pour répondre à ta question, Babelio accepte bien les requêtes sur un utilisateur particulier sans être inscrit)

    Un exemple avec la BM de Valence : http://www.babelio.com/monprofil.php?id_user=7335

    qui relaie symétriquement ce compte avec un widget sur la page d’accueil de son site web : http://www.bm-valence.fr/opacwebaloes/index.aspx

    Mais cette solution a ses limites : Babelio n’est PAS un Opac. Ca veut dire que nous avons des choses qui manquent aux Opac, ce dont on se flatte (outils de recherche, contributions des lecteurs, folksonomie, meilleure serendipité etc.), mais aussi qu’il nous manque des éléments essentiels propres aux Opac (disponibilité et réservation en particulier)

    Et dans l’absolu, si l’utilisation de Babelio ou d’autres outils (pages Facebook, comptes Twitter) pour mettre en avant les collections ou la médiation est certainement une bonne démarche, je ne pense pas que la bascule complète des Opac sur des portails privés comme Babelio soit la solution.

    C’est pour ça que nous avons développé Babelthèque, qui permet aux bibliothèques d’exploiter la base de Babelio de manière transparente dans leurs Opac (http://www.babeltheque.com/ )

    Il ne s’agit pas à proprement parler de la base Recherche que tu appelles de tes vœux, pour la bonne et simple raison que rentrer au cœur des moteurs de recherche impliquerait de s’adapter aux spécificités techniques de chaque Opac, ce qui est aujourd’hui infaisable.

    Babelthèque n’influe pas sur les outils de recherche des Opac, mais permet d’enrichir les notices en y ajoutant les critiques, les citations, les nuages de mots clés et les suggestions de lectures présents sur Babelio. Cette récupération se fait en direct, en webservice. Babelthèque permet également aux usagers et aux bibliothécaires de contribuer au sein de l’Opac, en ajoutant leurs critiques et leurs citations. Tout cela va dans le sens, je l’espère, d’une meilleure serendipité.

    C’est le choix qu’ont fait des BM (Toulouse, Auch, Chalons sur Saône, Carouge etc.) et des BDP (Pas de Calais, Dordogne, Bas-Rhin etc.) pour « amazonifier » leur catalogue (le néologisme est d’un de nos distributeurs, pas le plus heureux, mais il résume bien la chose), sans que celui-ci soit confisqué ou déporté sur un portail privé.

    Et pour dire un mot de la notion d’œuvre regroupant plusieurs éditions d’un même livre, c’est une problématique centrale chez nous : nous associons en permanence les ISBN pour regrouper sur une même notice les critiques /citations / étiquettes propres à toutes les éditions d’un livre (derrière la notice de 1984 d’Orwell, par exemple, on trouve 29 éditions différentes) Ca permet à Babelthèque de répercuter sur ISBN donné dans l’OPAC les contenus relatifs à l’ensemble des éditions associées.

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