Daniel Bourrion vient de publier sur son blog un billet dans lequel il nous fait part de ses doutes sur la capacité des bibliothécaires à évoluer avec leur temps :

Je commence à m’interroger très sérieusement sur la capacité des bibliothèques à évoluer. J’ai l’impression qu’à de rares exceptions près, ça discute de tous les côtés, ça réfléchit, ça pense, mais ça ne bouge pas beaucoup, réellement. On colloque, on réunion ne, on lit, on fait des discours d’intention, on fait je ne sais pas quoi, mais on ne bouge pas beaucoup dans un monde qui va à toute vitesse, et où nos usagers et leurs pratiques s’éloignent de plus en plus de nous.

En conclusion, j’ai l’impression que l’énergie mise dans ce blog n’a servi à rien. Et je ne suis pas pour l’acharnement thérapeutique.

Voici mon commentaire à chaud  :

Période de doute pour ma part aussi …. moins sur la capacité des bibliothécaires à évoluer mais plus sur la capacité des bibliothécaires qui portent le discours de la “bibliothèque hybride” – dont je fais parti – à s’ouvrir sur toute la communauté des bibliothécaires et notamment les moins à l’aise sur cette question. Nos blogs, notre veille partagée via twitter ou le bouillon, nos collaborations sur bibliopedia …. ne s’adressent au final qu’à une communauté d’initiés, qu’à une ultra minorité de collègues. Ce qui ne fait que renforcer le fossé et j’avoue être assez mal à l’aise avec cela.

Au final nos collègues bibliothécaires sont il réellement incapables  d’ évoluer ou est-ce nous, le club des zhybrides” qui sommes incapables de nous adapter ?

 

25 commentaires sur « Le bibliothécaire « hybride » est-il incapable de s’adapter à la communauté des bibliothécaires ? »

  1. Hum ben dis donc ! Il me semble que cet accès de pessimisme est excessif ! Ça a été le cas de la poldoc et c le cas du numérique, Je ne crois pas pour ma part que TOUS les bibliothécaires soient à convaincre, mais ceux qui sont en position d’enclencher une dynamique, voir l’exemple de Nancy avec le nuage de blog et la veille!
    Quant au blog il me sert moins à convaincre pour ma part qu’à organiser mes idées et à retrouver un peu de perspective dans le flux, c du temps c un choix c vrai. Bref, ce serait dommage que ce pessimisme nous prive de tes retours d’expérience/réflexions comme Daniel et Cécile d’ailleurs. Enfin ici ou sur le prochain réseau social des bibliothécaire est-ce si important au fond! 🙂

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  2. Peut-être qu’il faut trouver d’autres moyens de sensibilisation au web 2.0…qui ne passent pas par le web 2.0 ?

    En tant que future jeune diplômée de la doc, j’ose espérer que la relève est assurée sur le terrain et pas seulement sur le web =D

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  3. Moi aussi je ne serai pas aussi pessimiste. Beaucoup d’expériences, de grande ou de petite envergure, sont tentées dans les établissements. Elles avancent souvent au rythme d’une bataille de projets avec les élus et décideurs.

    Sont-elles forcément toutes visibles dans le monde professionnel ? On n’est pas obligé de lire tout (blogs, twitter, presse professionnelle…) ce qui se passe partout, et pourtant démultiplier les accès à l’information permet de toucher des bibliothécaires différents.

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  4. Bonjour,

    Je partage de plus en plus le pessimisme affiché par Daniel Bourrion.

    Je constate le même immobilisme, y compris chez les « disco » et « vidéo »-thécaires, sensés être parmi les novateurs du petit monde des BM.

    Réunions, palabres, journées d’études, bonne volonté à la pelle, mais sur le terrain très peu d’évolution, de tentatives, etc.
    Même les adhérents aux associations professionnelles, les plus volontaires donc semble t-il, restent frileux, attentistes, ne prennent pas en main les outils proposés (malgré le temps passé à élaborer des tutoriels et/ou formations spécifiques, à partager la veille, etc.).

    Je sais bien, comme le souligne Sophiebib, que le quotidien peut être mortifère, mais il n’empêche, on peut toujours dégager un temps de réflexion et d’action ; d’autant qu’effectivement c’est bien un pan de l’avenir du métier qui est en jeu.

    L’impression d’avancer à contre-courant, ou plutôt dans une eau stagnante, est usante et pousse à songer à d’autres horizons…
    Je ne baisse pas les bras, mais ne lutterai pas éternellement, prêcher dans le désert n’étant définitivement pas ma tasse de thé.

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  5. Pour ma part pas de pessimisme. Je l’ai déjà écrit sur ce blog, il ne faut rien lâcher et je continuerai à prendre mon bâton de pèlerin pour prêcher la bonne parole « Zhybride ».

    Ma question est plus sur le décalage de plus en plus visible entre notre discours et celui que j’entends auprès des collègues lors des formations et autres journées d’étude. Encore une fois je ne doute pas de la capacité de notre profession à évoluer – il est clair que ça ne va pas assez vite à mon gout – mais plus de notre capacité à prendre en compte cette difficulté à assimiler les abstractions du numérique. Nous sommes des zhybrides convaincus et j’ai le sentiment que cela nous aveugle un peu, que cela nous éloigne des réalités du terrain. Comme l’a indiqué Sophie chez Daniel, mettons nous la barre trop haute ?
    Silvère écrit plus haut nous devons être stratégiques et savoir cibler ceux qui sont en mesure d’enclencher une dynamique. 100 % d’accord avec lui et notamment lorsque l’on défend un projet global de médiation numérique au sein d’une bibliothèque. Mais comment cibler lorsque l’on a l’ambition de créer un réseau social au sein d’une association professionnelle comme un lieu de débat et d’information. Que savons nous de l’usage des RS dans le monde des bibliothécaires ? De mon point de vue Zhybride je suis convaincu de la pertinence de l’outil, mais qu’en est il du bibliothécaire lambda ? Je n’en sais rien …. d’où mes interrogations.
    Quoiqu’il en soit ces questions ne prônent pas l’idée qu’il ne faut rien faire. Bien au contraire mais ayons le souci du concret, gardons en mémoire que la profession est loin d’être au même niveau de compréhension du numérique, des outils collaboratifs. Visons le meilleur en proposant à chacun la voie d’accès qui lui convient. Pas de prescription d’outil et de parcours, au risque de nous retrouver seul au bout du chemin ……. Hum, ça fait un peu « petit scarabée … » cette dernière phrase

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  6. Bonjour,

    Surtout pas de pessimisme !
    Le travail des hybrides me sert quotidiennement, me permet d’élargir mon horizon, de prendre et digérer des idées qui me serviront plus tard. Et j’essaye de le répercuter à mes collègues.
    L’établissement dans lequel je travaille va sortir un nouveau site internet, et je ne me suis pas privé de faire remonter des idées trouvées à droite ou à gauche, et notamment dans les blogs de bibliothécaires.
    A mon sens, vous faites un travail de fond, pas forcement visible mais utile.

    Allez, une petite critique : peut-être êtes vous trop dispersés ? Le web évolue rapidement, les bibliothèques (bibliothécaires) moins vite. A vous de trouver le bon tempo.

    Cordialement,

    Hervé

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  7. J’ai abandonné l’idée de réaliser un blog qui reprendrait les thématiques que mes collègues hybrides faisaient déjà (et certainement mieux que je ne l’aurais fait).
    Aujourd’hui, j’essaie d’agir par intervention directe sur le terrain, ou au sein de formations, j’essaie de monter des projets qui pourraient servir de modèle afin de proposer des voies à suivre sur les structures avoisinantes.

    Je ne suis pas sûr que les bibliothécaires soient les plus réfractaires à l’ère numérique, je pense que les tutelles, avec leur méfiance et leurs priorités propres, ne veulent pas avancer sans être sûres du gain « politique ».

    Pour les bibliothécaires sur internet: Il nous faut animer des blogs et proposer une aide en ligne.

    Pour les bibliothécaires « ancien modèle »: Il nous faut intervenir plus directement et dédiaboliser l’outil numérique (comme le jeu vidéo, d’ailleurs).

    Pour les tutelles: Il faut réaliser des projets originaux, novateurs et montrer leur succès à tous. Histoire qu’ils se disent: Nous aussi on doit faire un truc comme ça!

    En tant qu’Hybride, je pense qu’il ne faut pas baisser les bras mais concentrer nos efforts sur des objectifs nets et pertinents.
    Nous devons ouvrir la voie pour aider les autres à avancer… Et oui, débroussailler ne se fait pas sans sueur ni déceptions, mais il faut bien le faire…

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  8. Convaincre prend beaucoup de temps ! Ca fait 10 ans que la collectivité qui m’emploie regarde avec circonspection la montée en puissance du Net et des réseaux sociaux… on est dans l’Administration, et les projets sont montés avec une lenteur (renversante parfois) qui est en contradiction avec la réactivité du net… Et aussi la « crainte » de nos élus – voire de notre direction – de devoir admettre notre créativité, la spontanéité de nos initiatives, la fluidité de nos idées, et les nouvelles propositions des acteurs de terrain que nous sommes. Sans oublier que les publics auxquels nous nous adressons -les virtuels, mais aussi les réels dans toute leur diversité – sont aussi des acteurs potentiels puisque réactifs, et donc les Décideurs (financeurs employeurs) ne sont pas toujours (euphémisme) enclins à se voir interrogés, bousculés, remis en question, interpellés ou tout simplement sollicités sur leur pratique, leur choix, leurs Plans et autres projets dans une « boîte vivante » telle que le Net. Et les PROFESSIONNELS le sont-ils ??? Au quotidien, les pratiques du net sont encore pas mal verrouillées, ET les pratiques techniques encore encombrées d’obsolètes routines… l’outil est neuf pour des générations de bibliothécaires encore en activité, et la vitesse des RS très remise en question …. C’est une musithécaire à la veille de la retraite qui fait ce commentaire.

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  9. Bonjour, je travaille dans une petite médiathèque, mais qui marche plutôt bien et effectivement, ça discute, ça projette, ça imagine, ça veille quand même beaucoup, MAIS:
    -il nous manque du temps, et ça c’est une réalité. Cela prend tout de même beaucoup de temps, et tout le monde, qu’il s’agisse des collègues, des usagers, des élus… ne comprennent pas qu’il nous faut du temps A LA PLACE de certaines autres activités. Nous sommes 2,4 et ouvert 23 heures avec environ 800 usagers « actifs », et 2300 inscrits depuis l’ouverture en 2000.
    Le changement des pratiques prend du temps et nécessite un processus de compréhension de l’utilité, et je dirais même maintenant de la nécessité, d’avoir un blog, de pratiquer une veille, de partager des contenus. Cela ne se fait pas tout seul. Il faut convaincre les élus, monter des dossiers, persuader, etc. Je m’accroche pour ma part, pour pouvoir mettre en place un catalogue en ligne sur le site de la Mairie, qui aura son onglet « médiathèque », et peut-être quelques liens. Mais il y a des chartes graphiques à respecter, la médiathèque doit s’inscrire dans un projet plus global de la municipalité en question, etc.
    Alors non, pas de pessimisme, c’est grâce à des outils tels que les vôtres que j’ai pu apprendre, de façon autodidacte, et faire partager mes connaissances à mes collègues, qui commencent à s’ouvrir aux NTIC. Continuez! Nous ne faisons pas de « commentaires », nous les pitits bibliothécaires, mais nous suivons! je suis abonnée aux flux de ce blog grâce à Netvibes. Vous n’avez peut-être pas de retour sur le nombre de personnes abonnées aux flux, mais ça fonctionne!
    Alors merci encore et bonne route !!

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  10. Je confirme les propos d’Annesuc : le problème de mon côté pour la réalisation de projets « zhybrides  » c’est aussi le temps.

    Les décideurs et les tutelles comprennent bien l’intérêt et la réalité de la révolution numérique et des changements de pratiques, mais ne sont pas encore passés en mode « à la place de ».

    C’est ainsi que le web, les réseaux sociaux, oui oui, c’est très bien tout ça, mais on va écrire une charte documentaire d’abord (tu as raison, Silvère, le message « poldoc » a fini par passer… 15 ans plus tard).

    De mon point de vue, les priorités devraient être inversées. Et comme il faudrait bien 1 ou 2 postes en plus pour pouvoir se permettre de tout faire… Et bien c’est la présence des bibliothèques en ligne et la réactivité de la communication avec les usagers qui passent à la trappe.

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  11. >Nos blogs, notre veille partagée via twitter ou le bouillon, nos collaborations sur bibliopedia …. ne s’adressent au final qu’à une communauté d’initiés, qu’à une ultra minorité de collègues.

    Il n’était peut-être pas trop tard pour s’en rendre compte. Le propre de toute communauté, de toute sphère, fut-elle blogo, c’est d’exclure tout ceux qui n’en font pas partie. Untel publie un billet et untelautre le commente. Sur le blog d’untelautre, c’est untel qui commente… Bien sûr, que ça tourne en rond !
    Il y a une réalité physique ; il y a un outil, l’ordinateur, qui a une existence matérielle ; il y a des pratiques concrètes. On pourra publier ce que l’on veut, faire des colloques à ne plus savoir quoi dire, il y a bien un moment où il faudra se détacher de l’écran et voir les collègues, non pour leur dire ce qu’il faut faire (au risque d’apparaître comme un je-sais-tout) en tant que professionnel, mais pour apprendre à se servir d’une souris et d’un clavier ; ou au contraire à s’en débarrasser pour passer au tactile, qui sait ? Ca commence par là. Je note d’ailleurs que Walhan l’optimiste est sur le terrain et n’a pas de blog.
    Et pas par se dire qu’on est tous formidables et à faire semblant d’être en désaccord pour donner une illusion de débat quand, en réalité, tout le monde ici pense peu ou prou la même chose.
    J’attends encore le biblioblog réac’ qui militera pour exclure les publics des bibliothèques.
    Là, on pourra dire qu’il y a contra-diction.

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    1. J’aime bien ce que dit Soren.
      Il y a longtemps que j’ai l’impression que vous tournez en rond, que sous l’image de vouloir offrir de nouveaux usages vous essayez d’exister. Que vous vous imposez en prescripteurs mais vous vous comportez trop souvent en contempteurs.
      La plupart des bibliothécaires qui « ont les mains dans le cambouis » n’ont pas ou ne prennent pas le temps de vous lire, surtout qu’ils se voient souvent traiter directement ou de manière sous-jacente de « Has Been » sur vos blogs. Dans ce milieu féminisé des bibliothèques vous êtes majoritairement masculins, ce n’est pas anodin… Exister disais-je…
      Bref, il y a longtemps que j’envisage de créer ce « biblioblog réac » qui irait bêtement à l’encontre de certains de vos délires mais je n’en trouve pas le temps et je ne serai pas plus lu que vous. Quoique… cf « la bibliothécaire acariâtre » qui a subi les foudres de certains d’entre vous mais a ravi et a été lue par de nombreux collègues qui, par ailleurs, se « tamponnent » des biblioblogs et ne les fréquentent guère.
      Vous, vous vivez en avant-garde, certes sur certains points, mais par ailleurs votre manque général de modestie vous nuit gravement. Il vous, nous, faut reconstruire en élaguant les mauvaises branches celles qui servent de tremplin aux immodestes, aux egos démesurés qui gravitent dans la biblioblogosphère

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      1. Mais où tu vis, mon bonhomme? J’ai les mains « dans le cambouis » de 8h à 20h 6 jours sur 7 ET je tiens trois blogs pro ET je fais de la veille pour moi et pour ma bib ET je fais du service public ET je fais du pilon ET j’encode des trucs dans le catalogue ET je co-gère 6 personnes ET je colle des affiches ET j’ai une vie privée… Ceux qui prétendent ne pas avoir le temps de nous lire? Pas organisés ou glandeurs…

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      2. Quand j’écrivais CONTEMPTEURS je ne pensais pas à tous, loin s’en faut. Mais là avec vous, Fabrizio, je suis dans le vrai :moi aussi ma vie est remplie de ET et je doute que vous trouviez quelqu’un avec qui je bosse qui puisse être aussi pérémptoire
         » Ceux qui prétendent ne pas avoir le temps de nous lire? Pas organisés ou glandeurs »
        Je lis nombre d’entre vous, d’entre nous, je ne vous commaissais pas mais votre réponse me conforte et j’avoue être ravi de ne pas vous connaître… Vous devz être très efficace quand vous faîtes du pilon LOL

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  12. a Soren:
    « Je note d’ailleurs que Walhan l’optimiste est sur le terrain et n’a pas de blog. »

    Je sais que je ne devrais pas le dire, mais en fait j’en ai deux et une page Facebook… Mais…

    http://decouvertesdewalhan.over-blog.com
    Pour la cuture de l’imaginaire

    http://walhan.over-blog.com
    Pour mes reflexions persos et mes actions,car je pense qu’il est malgré tout important de montrer que des choses se font.

    Par contre, effectivement, je ne reprends pas les sujets que produisent mes collègues, je ne saurais pas quoi y ajouter de plus, et si c’est pour répéter la même chose.

    Le problème est peut être celui-là: Trop de sources qui disent à peu près la même choses de la même façon.

    Après, mon expérience me montre qu’on a tendance à trop désigner les outils, et pas assez ce à quoi ils permettent d’arriver, ce qu’ils apportent hormis d’entrer dans l’ère numérique.

    Pour exemple, je vais participer à une journée pour le jeu vidéo en bibliothèque. Et bien, je ne vais pas dire qu’il faut mettre des consoles dans les structures pour être à la mode…Mon objectif sera de montrer en quoi le jeu vidéo est porteur de culture et un support social, de présenter le très large champs des jeux vidéos pour inciter les gens à s’y intéresser et y trouver l’envie d’essayer…

    Il faudrait presque arrêter de parler de Web 2.0, 3.0 de réseaux sociaux et d’outils, mais prendre le problème par l’autre bout, par les objectifs à atteindre, les motivations…
    [hum… Lionel, pourras tu remonter cette dernière reflexion à la prochaine réunion où je ne pourrais pas être?]

    Dans tous les cas, si nous ne sommes pas sur la meilleure approche (ce qui est tout à fait possible), nous sommes également ouvert à toute évolution, à tout changement qui nous permettrait de mieux aider ceux qui en ont besoin, car c’est vraiment ça l’objectif des hybrides de l’ABF. Et dans ce cadre, nous sommes ouvert à la critique, c’est elle qui nous permet d’avancer.
    Et pour le blog parodique, s’il se met en placeun jour, je suis également preneur, par ailleurs…

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  13. @soren et @emmanuel : opposer biblioblogueur et bibliothécaire de terrain me paraît être excessivement caricaturale.

    Prenez le temps de noter le nom de la plupart de ces biblioblogueurs, le nom des bibliothèques où ils travaillent, regardez très attentivement les services qu’ils y mettent en oeuvre et vous vous rendrez compte que votre argument ne tiendra pas une demi seconde de plus.

    En outre ces même biblioblogueurs et à coté de leur temps de travail « sur le terrain », s’impliquent dans des associations professionnelles, auprès du cnfpt, de l’enact … pour partager non pas leur ego, mais leur expérience avec leurs collègues de terrain qui se sentent bien souvent seuls face aux intenses transformations que connait notre métier. Il suffit de lire les commentaires supra pour s’en rendre compte.

    Et lorsqu’ils ont un peu de temps perso, ils écrivent sur leurs biblioblogs…. pendant que d’autres vont à la pêche aux caricatures.

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  14. je ne veux pas en rajouter une couche en matière de pessimisme, mais ce qui m’interpelle, c’est le sentiment de presque tous les commentateurs qu’au fond les bibliothécaires devraient être capables de se saisir de tout outil lui permettant une plus grande efficacité, de meilleures informations, une plus grande communication avec ses usagers…C’est beau ! mais honnêtement, depuis 3 ans que je bosse, je n’ai pas encore vu que les bibliothécaires soient différents des autres individus qui peuplent la planète. Comme tout le monde, la plupart de nos collègues se tamponnent le coccyx d’apprendre des choses dans un domaine qui ne les intéresse pas et tout le monde n’est pas passionné par son boulot. Vous me faites rire avec biblio.fr ; si 25% de mes collègues y étaient abonnés, c’est bien le maximum. Et attention, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. On peut se foutre royalement des biblioblogs et être addicts à des blog de critiques de cinéma. On peut être inculte en bibliothéconomie et très très cultivé sur d’autres plans (cinéma, fleurs, cuisine, couture…). bref, nous rencontrons le même problème qu’en politique. Pour avoir eu de longues années dans le punk, ce n’est pas nouveau que peu sont ceux qui acceptent de voir les choses en face. Il faut faire avec. Le principal étant de ne pas baisser les bras et de garder à l’esprit pourquoi on travaille (dans mon cas, pour offrir le maximum de ressources scientifiques et culturelles à ceux qui ne pourront pas se les offrir par de la monnaies sonnante et trébuchante).
    Désolée, je parle trop, je m’énerve et je suis peut-être même hors-sujet; mais en vrai, je suis fiévreuse. D’ailleurs, je repars au lit…

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  15. J’ai rencontré une bibliothécaire qui disait:
    « Ils veulent changer le logiciel pour être plus performant, mais ils pourront bien faire ce qu’ils veulent, moi je refuserai… Ca marche très bien comme ça, je vois pas pourquoi on changerai! »
    Changer le logiciel, c’était passer à une nouvelle version de SIGB permettant entre autre l’accès au catalogue et aux réservations à partir d’Internet.

    Je pense qu’il y aura toujours une population de bibliothécaire « classique » (ce n’est pas péjoratif) et une population de bibliothécaire de l’ère numérique. C’est le même problème que les générations de parents qui voient leurs enfants toucher à Internet, aux jeux vidéos et qui n’y vont pas.

    La solution se réglera certainement avec le temps. Pour exemple, ma structure devrait recruter dans deux ans (en tout cas, on y croit) un bibliothécaire musical et un autre spécialisé dans le cinéma pour notre pôle multimédia.
    Soyez sûr que ceux qui seront recrutés devront s’y connaître en informatique, Internet et multimédia…

    Alors pour tous ceux qui sont en poste, pas de soucis, mais pour les nouveaux profils qui seront demandés, il est fort probable qu’il faudra de plus en plus de numérique dans leurs profils…

    En tant qu’hybride, et animateur multimédia, je suis là pour aider ceux qui le souhaitent (et seulement eux, finalement) a franchir le pas pour ne pas rater le coche…

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  16. Peut-être moins théoriser, et passer davantage de temps à former à la pratique (mettre les gens sur PC, les amener à bidouiller sur ces outils) et faire moins de « journées powerpoint » en faisant des panoramas mirifiques de tout ce qu’il est possible de faire avec ?

    A titre individuel je lis et tire profit des contenus que vous (biblioblogueurs) produisez, mais je suis tributaire de ce dont vous voulez bien parler. Si je me pose une question, où la poser ?

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  17. Bibliothécaires “hybrides”, bibliothécaires “classiques”, élus : moi aussi je suis conscient qu’un fossé de plus en plus profond se creuse. Pour la plupart des gens, bibliothécaire, ce n’est pas un métier, mais un un job tranquille où on a du temps pour faire autre chose. Je connais des bibliothécaires qui voient leur travail comme cela. Or C’est l’avenir des bibliothèques qui est en jeu. Quand on sait qu’au Royaume-Uni celles des bibliothèques qui sont restées pépère ferment en grand nombre, les élus arguant de la baisse de fréquentation, et qu’aux Etats-Unis certaine villes ont externalisé leurs bibliothèques auprès de prestataires privés, je me dis qu’en France où le phénomène a déjà commencé, il serait peut-être temps de se bouger! Cependant, comment ceux des professionnels qui voient leur travail juste comme un job casanier pourraient-ils se sentir concernés?

    Au delà du fossé grandissant entre bibliothécaires hybrides et bibliothécaires “classiques”, que ressent une partie de la profession, je pense surtout qu’il y a un fossé grandissant entre un grand nombre de bibliothèques et le reste du monde. La baisse de fréquentation serait liée à “l’évolution des usages” lit-on partout. Ces “nouveaux usages” sont devenus un mot-valise. Il faudrait, entends-t-on dans les réunions, que les bibliothèques intègrent cette évolution des usages à leurs pratiques. Le mot-valise est pratique, on sous-entend que tout le monde sait de quoi on parle, inutile de détailler. Pourtant dans les faits, dans bien des endroits, le coeur de métier semble rester le catalogage, le rangement des rayonnages et l’accueil du public, douchette à la main. Il y a même des bénévoles qui trouvent normal de bouquiner pendant les “permanences”.

    Où sont donc les nouveaux usages? Tout le monde sait-il vraiment de quoi on parle en réunion quand on évoque ces derniers? Je présente sur mon blog quelques photos qui reflètent l’évolution réelle des usages. Aucune n’a été prise dans une bibliothèque.

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